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J’ai fais rouler ma vie pour pas qu’elle flanche en l’air
Rouler sur des roulettes, sans rouler dans la farine
Faire parfois la fête, sans faire la grise mine
J’ai été le boss, en trottinette ou en carrosse
J’ai roulé jeunesse, roulé dans l’herbe et roulé des clopes
Mais ce qui roule et que je préfère
Et vous savez, ha ça vous savez ! C’est ce qui est le plus cher
C’est les billes dans le couloir
Avec mon frère
J’ai joué aux routards, genre mille bornes pleine balle
J’ai fais les cowboys, style aventuriers du rail
J’ai fais le pion, j’ai fais le fou, j’ai joué au roi avec quelques dames
J’ai fais tapis, les jetons dans mon plumard
J’ai joué au barbu le matin, au trou du cul le soir
Mais le jeu que je préfère
Et vous savez, ha ça vous savez ! C’est lui le plus cher
C’est gratter un millionnaire, comme deux abrutis
Avec mon frère
Le tout Shanghai en scooter électrique
Les avenues de Paris en costard très chic
De jour, de nuit, de ponts en barges
J’ai déambulé, parfois j’en ai pas mené large
J’ai couru la rue Jaurès, j’ai chéri la rue Madame
Mais la rue que je préfère
Et vous savez, ha ça vous savez ! C’est elle la plus chère
C’est celle qu’on dévale en skate à deux
Avec mon frère
J’ai squatté des potes les soirs de java
J’ai connu les apparts blindés de cafards
Les colocs sans froc, les airs baroques, les airs hagards
Puis j’ai bossé de longues heures, j’ai mis des ronds de côté
J’ai pris une demeure pour vivre ma liberté
Mais la maison que je préfère
Et vous savez, ha ça vous savez ! C’est elle la plus chère
C’est la cabane le dimanche matin, dans la chambre
Avec mon frère
Contrairement à d’autres chanson, j’ai mis du temps à écrire “Avec mon frère”. Initialement c’était un texte qui s’appelait “Les Grands Manèges”. J’avais cet air de piano, comme une boite à musique qui revient et qui me racontait mon enfance et ma nostalgie. Je voyais des Grands Manèges, ceux de ma Vie, tournoyants, dans lesquels je m’étais engouffré adulte (mon boulot, mes relations, bonnes, mauvaises, mes travers, mes idées, mes peurs…)… Et je voyais aussi ce manège de l’enfance, insouciante, égarée dans un paradis blanc que rien ne peut ébranler. J’avais du mal à décrire tout cela. Et puis, au fil du temps, l’écriture s’est simplifiée, ma plume s’est précisée, et c’est devenu “Avec mon frère”. Parfois il faut persévérer dans ce que l’on ressent, car, cette chanson, j’ai failli l’abandonner dans ma pochette A4 orangée.
“Avec mon frère”, est une ode à l’enfance avec mon frère et mes soeurs. Il y a des moments répétés de l’enfance, comme cela, qui n’ont pas de prix et dont je me suis rendu compte tardivement. Quand nous partions jouer au ballon au parc ou que nous jouions en réseau à Starcraft des nuits entières, je crois que je ne savais pas à quel point ces moments étaient forts pour moi.
Merci Dom d’avoir su apporter l’habillage “Manège” qu’il faut à mon piano. C’est la première chanson que tu as arrangée et je me souviens encore de l’émotion que cela m’a procuré. Merci Paul pour ton tableau enfantin.
Merci mon frère et mes soeurs pour notre enfance.
Paroles et musique : Romain
Arrangements : Dominique Fauchard et Romain
Piano : Romain
Autres instruments : Dominique Fauchard
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Peinture : Paul Bigourdan
Photographiée par : Raphaële Kriegel
Création graphique : Julien Grelet
Album De Tout Coeur
© et ℗ Tous droits réservés – Éditions De Tout Coeur
Il s'agit d'un hommage à l'insouciance de l'enfance avec mon frère et mes soeurs. Il y a quelque chose dans l'enfance, un nuage de coton, que rien ne peut remplacer et qui reste gravé quelque part. Alors parfois, quand la vie d'adulte est compliquée, j'y pense, avec une forme de nostalgie.
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